Mes p'tites ratures

Je marche seule à travers la ruelle de ma vie
Ruelle calme, ruelle tranquille, ruelle simple
Ruelle d'une éternelle monotonie
Dont le chemin est un mouvement ample

Tout est toujours plus intéressant chez les autres
Dès que quelqu'un me parle de son existence
Toujours cette impression que leur antre
Vaut bien plus que ma longue danse

Et pourtant, un jour, durant cette éternelle monotonie
Un évènement si innatendu m'a mise à l'agonie
Le seul endroit où j'ai pu avoir mes vrais premiers amis
M'apprend que Conan Gioci n'est plus

Tombant dans un déssaroi si profond
Me sentant pour la première fois impuissante
Moi, pour qui ma vie était qu'un fond,
A enfin compris en quoi la mort était peu tentante

Lorsque on a que quatorze ans, et qu'on se croyait mûre
Qu'on découvre qu'on n'a été qu'une imbécile
Comment réagir alors qu'on a comme trahi un ami plus mature
Et qu'on ne peut plus lui dire

Je ne pouvais plus lui dire ce que je ne lui avais jamais dit
J'aurais tellement voulu le faire, mais à présent le temps est fini
Oh, oui, Conan, j'aurais voulu que tu saches à quel point tu comptais
A quel point je t'aimais, mon frère.

Vêtue depuis ce 10 février de noir
Ce manteau de chagrin portant mon désespoir
Je me suis toujours montré depuis joyeuse et serviable
Car à présent, je vivais pour les autres, et non pour moi

Alors que je fonçais dans la mur avec ces illusions
Tu es venu dans ma vie, au fond
Toi, dont j'ignorais l'existence,
Tu m'a offert le plus beau des cadeaux : ta confiance

Je n'ai plus peur à présent
Je sais que même si il est parti, moi je suis là
Et que toute ma vie durant
Je devrais faire chaque jour un nouveau pas

Oui, à présent, j'ai confiance, je te donnerais tout
Pour rembourser cette dette que j'ai envers toi
Tu es la chose la plus précieuse qu'il puisse exister
Et je ne prendrais jamais le risque de te perdre

Tout fut tellement simple, tellement rapide
En effet, je n'avais rien vu venir
N'avais-je pas, au fond, attendu cela ?
Seulement attendre que tu tombes sur moi
Harmonie des évènements, la vie est donc...
Itinérante, oui, c'est le mot, c'est pour ça que je l'apprécie tellement à présent.

Mort d'une rose

Un pétale tomba
Sur le sol en agonie
L'espoir s'envola


Lucioles

Dans la sombre nuit
Mille lucioles s'envolaient
Eclairant par leurs frêles vies


Le départ de Setsuko

Son joyeux visage est à présent fermé
Sa douce beauté fut lentement achevée
Elle semble si sérieuse ta soeur maintenant
Et pourtant, elle n'avait que quatre ans

Dans les ténèbres obscures de la nuit
Des milliers de lucioles s'élèvent
Pour deux orphelins aux yeux qui brillent
Qui ont tout perdu par la guerre

Elle avait deviné comment ça allait finir
Elle pensait sûrement que tu pourrais survivre
C'est ainsi qu'elle est partie et elle t'a remercié
De t'être occupé d'elle en omettant ta propre santé

Ne pleure, ô Ni-san, demeure fort
Regarde au loin ces lucioles qui brillent encore
Jette un oeil sur tout ce que la guerre a détruit
Et rejoins-moi pour conter notre triste récit
A tout jamais.