Sombres pensées
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 La Malédiction d'Awlynoz

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Fleur de Vent
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Fleur de Vent


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MessageSujet: La Malédiction d'Awlynoz   La Malédiction d'Awlynoz Icon_minitimeDim 25 Oct - 22:33


CHAPITRE I : FLAM


Elle avait le regard pur de celle qui ne sait pas ce qu'elle fait là, deux perles jaunes sous un rideau de longs cils flamboyants, épais comme des gardes de feu protégeant de leur âme ces joyaux d'ambre.

Elle avait le sourire vermeille de celle qui se réjouit d'être là, au milieu de ces fleurs à la senteur de printemps, sous ce ciel d'or et de sang, qu'elle fixait sans ciller.

Sa chevelure, ce coucher de soleil, coulait sur ses épaules dorées. Sa robe d'Ève se dorait au soleil, ses courbes fragiles recevaient ses rayons comme un cadeau divin.

Elle avait l'air tranquille de l'eau qui dort.

Dans sa poitrine frugale, un coeur battait à tout rompre. À sa hanche pouline, une lourde épée incrustée de diamants. Elle se prénommait Flam, et ne vivait que pour la guerre. Et l'invasion des Autres n'allait pas tarder.

Le cor retentit. Son pied nu bondit sur le sol moite. Elle porta les deux mains à son épée, hurla à plein poumons de ce cri qu'ont les louves qu'on déchire, et s'élança dans la plaine sans un souffle. Plus rapide que le vent, elle arriva au bord d'une falaise, et là, sans hésiter l'espace d'une seconde, elle plongea. Avec la grace d'un aigle fondant sur sa proie, ses deux bras étendus comme deux ailes, perpendiculaires à son corps tendu, elle s'approchait à une vitesse surhumaine du sol. Il n'était plus si loin. Quelques secondes avant la chute, une énorme masse noire passa sous elle et l'attrapa au vol. Un dragon. Masse impressionante de muscles, sublime créature à la peau ténébreuse, il avait le même regard que sa maîtresse.
Il perça les nuages.

_ Douzième Portail, Ezeron !! À la conquête des Royaumes d'Oqwalm !!

La reine les attendait. Après quelques instants, l'armée fut au complet. Des milliers de femmes, et autant de dragons. Ce qu'avaient en commun deux créatures si différentes ? Leur sublime beauté, et leur soif de sang.C'est ce que disaient les gens. Mais ils ne savaient pas.

Le cor retentit de nouveau. Le pont-levis grinça. Flam tira sur la bride d'Ezeron. Elle hurla son désir de sang. Son désir de mort. Son désir de vengeance. Ezeron s'envola.


CHAPITRE II : LE CHEVALIER D'OQWALM


Spyz était un jeune homme d'une vingtaine d'année, qui avait tout du parfait chevalier. Fort, courageux, loyal et bon, talentueux avec tout cela, et beau pour couronner le tout, il aurait pu être apprécié si l'on n'avait découvert son secret, à lui et à ses soeurs d'adoption.
Orphelin depuis aussi longtemps qu'il s'en souvenait, il avait été receuilli par le père de ses amies Lyhana et Morpehys, qui fut un bon père pour lui.
Un jour, Spyz eut l'âge d'apprendre à devenir chevalier. Il devint la fierté de la famille quand il y entra, et l'on chanta ses louanges dès lors qu'on apprit qu'il était parmi les meilleurs.
Les deux filles du viel homme, que le monde de la chevalerie fascinait, demandèrent à Spyz de leur raconter ses journées. Et tous les soirs, ils s'asseyaient tous les trois dans la chambre des filles, et parlaient pendant des heures. Petit à petit, les deux soeurs rêvèrent de devenir chevalier à leur tour. Mais c'étaient des filles. Et bien qu'ils existât des écoles féminines de chevalerie, pour leur père, il était hors de question que ses filles fassent autre chose que s'occuper de la maisonnée. Alors, la nuit, dans la cave, Spyz leur apprit la moindre des choses qu'il savait.

Un jour, dans le village, arriva un vagabond qui survivait en mendiant et en ramassant les pommes de terre dont personne ne voulait. Tous les trois remarquaient quelques fois sa silhouette maigrelette et ses cheveux de paille dans le lointain, qui frappait à la porte des maisons, pour quémander des restes de soupe ou de poulet. Un matin d'hiver où il faisait particulièrement froid, c'est à leur porte que le vagabong vint frapper. Tremblant dans ses quenilles, il avait les lèvres violettes, le nez coulant, et les doigts bleus et secs comme du bois. Son visage était étonnemment jeune.
Spyz et les deux soeurs rentraient d'une promenade, bien emmitouflés dans leurs peaux de bête. Ils s'arrêtèrent à quelques pas de leur maison, et observèrent ce qui se passa.

_ S'il vous plait, Monseigneur, chuchota le vagabond, comme si parler lui demandait déjà trop d'efforts, un abri pour un pauvre malheureux !
_ Mon brave,ce n'est pas que je ne veux pas, mais tu traines dehors depuis pas mal de temps, et Dieu sait quelles maladies tu transportes avec toi.
_ Je peux dormir avec les bêtes.
_ Tu les contaminerais aussi, et nous n'aurions plus rien à manger.
La porte se referma.

Lorsqu'il fit demi-tour, son regard bleu ciel exprima un profond dégoût. Certainement, toutes les portes s'étaient refermées avec le même son de cloche.

_ Attends, lui dirent les soeurs. C'est chez nous. On va parler à notre père.

Elles frappèrent.
_ Inutile d'insister, quand je dis non, c'est...
_ C'est nous, papa !
_ Ah, c'est vous ! Entrez vite, avec ce froid, vous allez attraper quelque chose de mauvais...
_ Nous, ça va, on a de quoi se mettre sur le dos. Mais le pauvre vagabond, là, dehors...
_ Arrête de t'inquiéter pour lui, c'est un fainéant. S'il a froid, c'est de sa faute, qu'il se remue les fesses, ça les lui réchauffera.
_ Propos bienvenue de la part d'un homme qui lit son journal toute la journée et qui fait faire tout le reste par ses filles !
_ Je ne te permets pas !
_ Il va mourir, si on ne le laisse pas entrer !
_ Il va nous ramener ses maladies ! Hors de question qu'un rat dégoûtant entre chez moi ! Ce n'est pas pour rien si la loi de notre royaume interdit de toucher à ces êtres répugnants.
_ C'est toi qui est répugnant...
_ Si vous touchez ne serait-ce qu'un cheveux de ce vagabond, je ne vous tolère plus chez moi, c'est bien compris ?

Les trois amis se regardèrent avec impuissance. Le père referma la porte, et tous trois gagnèrent la chambre des filles.

_ Il faut qu'on l'héberge en cachette, dit Lyhana d'un ton décidé.
_ Évidemment, répondirent en coeur les deux autres.

Alors, les filles firent mine d'aller se coucher, mais préparèrent de quoi acueillir leur hôte, et Spyz, dont la chambre était au rez-de chaussé, fut celui à qui incomba la tâche d'aller chercher le vagabond.


CHAPITRE III : LE VAGABOND D'OQWALM


Il avait dans ses yeux bleus la haine que tous les autres reflétaient sur lui. Il avait sous la peau le vide que les autres laissaient autour de lui. Il avait froid. Il avait faim. Il avait sommeil, mais avait peur que le froid ne l'emporte pendant qu'il était sans défense. Parce qu'il devait vivre. Parce qu'il avait une mission à accomplir.

Il tremblait dans ses quenilles, ses mains sèches comme les coeurs de ceux qui lui fermaient la porte au nez. Il repensa à cet homme qui lui avait craché "Si tu traînes encore dans les parages, j'envoie mon fils te crever comme un chien galeux, voilà c'que j'ferai !". Il rabattit son capuchon troué sur sa tête, se recroquevilla sur lui-même. Lutta pour garder les yeux ouverts. Pour empêcher les larmes de couler. De lui brûler les yeux. Il entendit des bruits de pas accourir vers lui. Il se leva d'un bond, tirant vivement un poignard de sa botte. Une silhouette de jeune homme s'avançait à vive allure. Mais la silhouette était encore loin. Il avait le temps de s'enfuir.
Rapide comme l'éclair, il parut s'envoler en direction de la ville.

_ Attends ! cria une voix de jeune homme. Mais son cri se perdit dans le vent.

Le vagabond n'avait rien entendu de ce que la voix disait, mais cela ne pouvait rien présager de bon. Il courut de plus belle. La silhouette en fit autant.
'Il faut que j'arrête de me retourner, se dit le vagabond, ça me fait ralentir'. Mais il ne put s'empêcher de se retourner une dernière fois pour voir s'il avait bien semé son poursuivant, et découvrit avec surprise qu'il était juste derrière lui.
Il leva aussitôt les mains. Avant que le moindre coup ne l'atteigne, le vagabond brandit son poignard, le dirigeant vers le coeur de l'ennemi à la vitesse de l'éclair. Celui-ci attrapa le poignet de l'autre, le tordit, le plaqua au sol, et jeta le poignard au fond d'un lac, à deux pas de là.
Le vagabond prit un air alarmé, se débattit furieusement et envoya son poing dans le nez du jeune homme. Puis, profitant de ce que celui-ci paresse quelque peu décontenancé, il courut vers le lac et sans une once d'hésitation, il y plongea. Malgré la nuit noire, et l'opacité de l'eau, il avait réussi à retrouver son poignard, qu'il brandissait tel le trophée d'un mort-vivant. Mais il était trempé, et il négeait à gros flocons. Il se mit à trembler violemment.

_ Ne bougez pas, je ne vous veux aucun mal, dit le jeune homme de sa voix la plus douce. Il vous faut des vêtements secs. Je vous ai apporté de quoi vous mettre sur le dos. Vous êtes venus frapper à la porte de chez mon père, tout à l'heure. Et comme il nous interdit de vous héberger par ce temps, avec mes soeurs on a décidé de vous cacher. Tenez, je vais vous aider à vous débarrasser de vos quenilles mouillées.
_ Ne me touchez pas !

C'était une voix de fille.
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