Renaissance

Céleste:

Je marche dans les nuages,
d'un pas lent et sage,
Flottant dans l'air immaculé,
d'un corps apaisé.

Je t'y dessine dans l'infini,
d'un morceau d'étoile,
sur l'écran de la nuit,
qui pose son voile.

Je marche dans ce ciel,
tantôt bleu, tantot sombre,
qui berce de sa voute éternelle,
notre délicat monde.

Je t'admire dans cet azur,
mon tendre aimé,
car tu es l'astre pur,
qui offre au ciel sa beauté.

Horizon amoureux:

Je rêve de ses terres lointaines,
Qui semblent nimbées de lumières.
Et mon regard se perd a l'horizon,
Emplie d'une étrange passion.

Vibre dans l'air de mes montagnes,
L'odeur inhabituelle du sable.
Et mes colines me sont fades.
Car j'aimerais rejoindre le large.

La mer semble si proche,
Que l'eau de mon fleuve l'emporte.
Et je plongerais dans ses larmes,
Pour nager vers les vagues.

Je rêve de ses rivages infini,
Ou ton doux visage sourit.
Ses étendues de liberté,
Balayées par le vent de l'immensité.

Mon pays me semble terne,
Quand le tient m'appelle.
Et je quitterais alors mon foyer.
Pour si loin de chez moi, t'aimer.

Attente:

Elle marche dans sa cadence,
son immuable même danse.
Nous mirant patiemment,
Attendre son prochain mouvement.

Ses pas filent une musique,
un battement itératif.
Et nous l'écoutons suivre,
son insoutenable gigue.

Elle nous obsède et nous détient,
pauvres proies de son refrain.
Son mouvement possède,
nos existences brèves.

Mecanique et antipatique,
elle mène son interminable cycle.
Et emporte parfois,
nos frères dans ses bras.

Elle est l'horloge de la vie,
avec le temps pour esprit.
Le monde comme décor,
chantant les âges comme la mort.

Courant d'air:

Le vent plisse quelques brins d'herbes,
Et s'engouffre, libre, a travers les plaines.
Il est le plus doux des éléments,
Comme le plus lunatique et le plus violent.

Ses colères font crier le ciel.
Et déchire le monde si frêle.
C'est un voyageur insaisissable,
Qui mène une route intraçable,

Il glisse parfois dans nos cheveux,
Pour rappeler aux plus malheureux,
La douceur d'un courant pur,
Fils d'une immuable mère nature.

Le vent est maitre de son existence,
Il n'obéit qu'a sa seule danse,
Au gré de chacune de ses humeurs,
La liberté même, au fond de son coeur.

Regrets:

Je suis la nostalgie du temps,
Mes regrets s'évadent,
Sur mes joues d'enfants,
Tandis que le passé rattrape.

Alors je songe a cette jeunesse,
Aux longs instants perdus,
A l'infortune de ma vieillesse,
Et ses années disparues.

Je suis l'amertume du présent,
Qui s'exprime en larmes,
Aux coins de mes yeux blancs,
Tandis que la vie s'échappe.

Et mon corps repose seul,
Il regarde l'horloge figée,
Couché dans son noir linceul,
Avec l’éternité pour regretter.